Comme une espèce de fauve au zoo
Delphine me montrait à ses amis
car je mangeais trois fois plus qu'elles.
En principe cela m'arrangeait;
pour monter chaque spectacle
elle devait me fournir à manger.
Je me considérais donc chanceux
jusqu'au jour où sa tante Maripose nous invita
pour un dîner à la vielle française.
Ce qu'elle nous servait, ce fût le riz
avec une grand foie très amère en dessous,
couvert d'oignons brûlés.
Tout le monde me regardait
pendant que je m'efforçais à l'avaler
sans faire de grimaces ou de gémissements.
À quoi bon lutter, quand votre chance s'épuise?
J'eusse beau à me forcer, madame me sourira
<<Vous aimez? Prenez donc du rab!>>